lundi 21 juin 2010

été



Je suis sûre que cet été, vous allez le passer à écouter des vieux tubes des Beach Boys sur la plage en mangeant des esquimaux au citron. Ou peut être pas. C'est peut être également cet été que vous allez peut être craquer pour un nouveau parfum, ou encore redécouvrir un parfum que vous possédez déjà sous un aspect différent. Quoi qu'il en soit, je voudrais livrer ici une petite liste (non exhaustive) de quelques parfums que je trouve intéressants à porter en cette saison.

Il faut savoir que j'ai presque toujours passé mes vacances d'été à la campagne, ou bien dans des coins un peu humides comme la Normandie. Pour moi, l'été ne se combine donc pas de façon prépondérante avec l'odeur du sable et du monoi mais des odeurs vertes, fleuries, voire un peu humides.
Et c'est donc tout naturellement que je recommande L'Eau de Campagne de Sisley. Un vrai parfum vert avec un bel effet feuille de tomate dans les notes de tête. Le reste de la fragrance est une odeur plutôt aromatique, façon potager de grand-mère. Et effectivement, ce parfum me rappelle le temps où j'allais faire l'idiote avec mes cousines dans le jardin de ma grand-mère en ruinant le potager et en s'aspergeant d'eau (remarquez, je pense qu'on pourrait encore le faire, techniquement parlant). Il me rappelle également l'odeur des petites tomates cerise qu'on mangeait à peine cueillies. C'est doux, rafraichissant sans tomber dans l'écueil de la simple cologne citronnée. Un seul petit regret cependant, c'est son manque de tenue.


Ensuite, dans toujours dans le même type de registre, je recommanderais Un jardin Après la Mousson de Hermès et Un Matin d'Orage, de Annick Goutal. Les Jardins Hermès sont tous de petites merveilles. Un Jardin Après la Mousson n'est pas forcément le plus original de la série mais c'est celui qui me parle le plus. Il y a d'abord ces notes aquatiques très légères avec un effet très « concombre » ou « pastèque » très désaltérante, lesquelles sont relevées par des épices froides, cardamone en tête. Et puis assez vite, l'odeur acquiert un caractère plus boisé, dû notamment à la présence de vétiver. Je ne peux pas dire si la végétation indienne a cette odeur après les pluies mais cette évocation délicate de nature humide me séduit énormément (je fait partie des personnes adorant le temps un peu gris et la pluie, mais lorsque celle-ci se fait légère). Pas pour moi cependant, puisque ma meilleure amie le portait et je n'aime pas tellement avoir la même odeur que quelqu'un d'autre, même si c'est quelqu'un que j'affectionne.
En ce qui concerne Un matin d'Orage, on a encore une odeur de pluie et de jardins. Il s'agit effectivement d'un très belle odeur de terre humide, mais pas une odeur verte et un peu boueuse. Il s'agirait plutôt de l'odeur plus légère de la terre qui se trouve aux pieds d'un cèdre, recouverte d'épines, et qui commencerait à recevoir des gouttes de pluie. On a alors une odeur légère, transparente et un peu épicée, à laquelle vient s'ajouter l'odeur plus puissante de fleurs blanches comme le gardénia ou le néroli. C'est assez amusant puisque j'ai retrouvé cette odeur il y a peu en sortant de ma fac. Il y a en effet un carré de jardin devant l'entrée avec un cèdre et des rhododendrons, ainsi que des pensées. Et lorsque je traversais la cour, il commençait à pleuvoir, et il me semblait que l'air était empli de cette fragrance (évidemment, je ne souhaite pas spécialement retrouver l'odeur de ma fac sous la pluie dans un parfum, mais d'un point de vue purement objectif, cette odeur était vraiment intéressante). Ce parfum est donc une évocation originale et délicate d'une pluie estivale.


Je pensais ensuite à Ofrésia, de Diptyque. Le freesia fait partie de ces fleurs qui, comme le lilas ou le muguet, ne peuvent avoir leur fragrance extraite de façon naturelle et qu'il faut reproduire à l'aide d'autres essences. Ici, on affaire à une freesia très jasminé mais en même temps très vert et aquatique. Il me fait personnellement penser à une promenade à la campagne au bord de l'eau où l'on cueillerait des fleurs en chemin. Une fragrance un peu minimaliste mais qui, je trouve, reproduit assez admirablement le parfum de cette fleur. Je sais, je suis encore dans mon trip « promenade dans la nature », mais après tout, c'est le genre d'options qui peut faire rêver lorsqu'on habite en ville, non ?


Toujours sur dans le registre « promenade bucolique », il y a le Nombril Immense de chez Etat Libre d'Orange. Les parfums de cette marque ne sont pas tous réputés pour leur légèreté. Cependant, celui-ci construit autour d'un beau patchouli et de notes sèches et musquées comme le poivre, l'ambrette ou la graine de carotte développe une aura qui me fait un peu penser à du foin ou à des plantes séchées. Nombril Immense invite alors à un trip psychédélico-bucolique à travers les champs. Disons que si l'envie soudaine de courir tout nu dans les champs de blé avec vos potes aussi dégénérées (et en écoutant les Pink Floyd) vous prend, je recommande Nombril Immense en ambiance olfactive (bien entendu, je ne vous recommande pas de courir tout nu dans la nature à la vue de tous, il me semble que ce ne soit pas très permis).

Voici donc la première partie de ma sélection parfumée pour l'été. Je reviendrai dans quelques jours vous livrer la suite. D'ici là, enjoy !

samedi 19 juin 2010

parfum vintage : Jolie Madame






En faisant un peu de tri dans une armoire aujourd'hui, je suis tombée sur une boite qui contenait de vieilles affaires de toilette, appartenant vraisemblablement à l'une de mes grand-mères (oui, je retrouve plein de trucs en rangeant mes affaires, ç'a déjà été le cas pour Habanita et L'Air du Temps). Et parmi ces objets se trouvait notamment un petit flacon de parfum qui s'avère être ce fameux Jolie Madame de Balmain. Ce flacon est vide, mais il reste un peu de la fragrance sur le bouchon et sur le goulot, sous forme d'un sirop épais et sombre. Bien entendu, le parfum a dû vieillir, mais ce que je peux sentir est plus qu'agréable, et me donne un assez bon aperçu de la composition : bien que les notes de tête soient éventées, on peut facilement identifier ce parfum comme étant un chypre, catégorie chypré-floral plutôt que chypré-fruité.


Après avoir fait quelques recherches, il apparaît que ce parfum a été composé en 1953 par Germaine Cellier, déjà responsable de Vent Vert, toujours chez Balmain, et de Bandit et Fracas (qu'on ne présente plus) pour Robert Piguet. J'ai réellement apprécié le peu de compositions de Germaine Cellier qu'il m'a été donné de sentir, j'aime beaucoup son approche très radicale de la parfumerie, et je trouve ses compositions très intelligentes. Ce même sentiment de plaisir m'envahit alors que je sens Jolie Madame évoluer sur ma peau.


Je ne pourrais pas parler ici des notes de tête du parfum qui se sont altérées avec le temps. D'après le site Osmoz, elles se composent de petitgrain, de girofle et de néroli. Je n'arrive pas à déceler le petit grain, à cause de l'âge de mon exemplaire mais je sens en revanche très bien le clou de girofle qui vient me picoter le nez. Ensuite, jasmin, fleur d'oranger et néroli viennent se fondre ensemble et enveloppent le tout d'un bel accord de fleurs blanches, ici très furtif. Je sens néanmoins beaucoup mieux la tubéreuse de la composition, ainsi que la feuille de violette. Je ne saurais malheureusement être plus précise.





Etrangement, les notes de fond m'ont immédiatement fait penser à un parfum récent qui m'a énormément plu, à savoir le beau Feuilles de Tabac de Miller Harris. On retrouve en effet ce même accord de tabac (bien que Jolie Madame dégage une note fumée ressemblant un peu au thé Lapsang Souchong que Feuilles de Tabac ne possède pas), de patchouli et de vétiver (Jolie Madame possède en plus de la mousse de chêne que j'arrive très bien à sentir dans l'exemplaire que j'ai). Mais, alors que les notes de fond de mon Balmain se révèlent plutôt chaleureuses, mais un peu rêches, Feuilles de Tabac est plus doux, mais plus froid (l'on sent d'ailleurs davantage le vétiver dans le fond que le patchouli) et plus masculin. Je suis d'ailleurs ravie de l'hypothétique parenté entre les deux parfums.


Je suppose également que ce parfum a pu inspirer le très beau Vierges et Toreros de chez Etat Libre d'Orange, que j'affectionne beaucoup. On y retrouve en effet un tête épicée (cardamone, muscade et girofle pour Vierges et Toreros), un coeur composé de fleurs blanches, tubéreuse en tête et un fond boisé cuiré. Mais alors que Jolie Madame se présente avant tout comme un chypre possédant seulement des notes de cuir et de tabac, Vierges et Toreros exploite davantage le côté cuiré : c'est cette note qui ressort le mieux dans le parfum, la tubéreuse ainsi que les épices chaudes ne servent qu'à mettre le cuir en valeur.


J'aimerais pouvoir connaître mieux ce parfum en sentant un exemplaire plus récent, mais il semble que ce parfum ne soit malheureusement plus disponible. C'est bien dommage, puisque je trouve que les Balmain disponibles aujourd'hui manquent un peu de prestance – j'ai d'ailleurs détesté le dernier, Ambre Gris, que je trouve beaucoup trop lourd et écoeurant.


Reste alors un parfum très original mais hélas trop rare.

mercredi 9 juin 2010

L'Air du Temps





Voici mon flacon en question.


Le premier article que j'ai consacré au parfum sur mon blog était dédié au magnifique L'Air du Temps qui est certainement l'un de mes parfums préférés. Je viens de le supprimer à cause de sa piètre qualité et je voudrais m'y consacrer entièrement ici.



J'ai en effet mis la main il y très peu de temps sur un flacon de cette petite merveille dans les affaires de ma mère, et il se trouve que le jus en question est un extrait datant du début des années 1980, donc non reformulé (je suppose, étant donné le fossé qui existe entre la fragrance ici présente et l'infâme parfum reformulé qui est maintenant disponible). Et je pense que, réellement, ce parfum nécessite du moins un article, si ce n'est un livre tout entier, qui lui soit dédié.



En quelque sorte, L'Air du Temps est mon classique à moi. C'est l'un des premier jus que je vais honteusement qualifier d' « ancien » qui m'ait ainsi fait vibrer. Car il faut bien le dire, il s'agit d'une merveille de poésie et de délicatesse, et qui, bien que chargé d'innocence au premier abord, est un merveilleux élixir amoureux (ayant une charge érotique bien plus faible que des grands classiques féminins comme le No 5, Mitsouko ou Shalimar, il faut tout de même l'avouer).



En l'espèce, on a affaire à un jus composé par le nez Francis Fabron pour la maison Nina Ricci en 1947. Année, qui, selon moi, marque le renouveau de la scène artistique française tant du côté de la mode (c'est en effet cette année-là que Christian Dior sort sa première collection et marque l'une des plus grandes révolutions dans le monde du vêtement avec l'apparition de ce que les chroniqueurs de l'époque appelèrent le New Look) que de celui de la parfumerie avec une quantité INCROYABLE de classiques, et pas des moindres : Vent Vert, Femme, Fracas, Miss Dior et j'en passe. Et parmi eux, donc, L'Air du Temps (je triche un peu, certains de ces parfums étant sorti en 1948. Mais je les rattache à la même époque).



Comme je l'ai déjà dit dans l'article consacré à Boudoir de Vivienne Westwood, l'une des difficultés des grandes maisons de couture consiste à réussir à lancer un parfum -surtout un premier- qui puisse se trouver en parfaite adéquation avec ses créations et l'image qu'elle renvoie au public (et si le jus arrive à être un succès commerciale, c'est bien aussi, même si ça n'a pas toujours été le cas – je pense notamment au Kingdom de Alexander McQueen qui a malheureusement été arrêté et que j'aurais adoré sentir au moins une fois). En l'occurrence, un premier parfum avait déjà été sorti par la maison Nina Ricci en 1946. Il s'agissait de Coeur Joie, un floral musqué. Mais l'Air du Temps marque une étape supplémentaire, plus en adéquation encore, avec les codes de la maison : romantisme certain dans les collections, travail autour de matières vaporeuses -tulle, dentelle- dans des couleurs douces, drapés et volumes romantiques … Et L'Air du Temps est donc un condensé de tout cela.



Le parfum d'origine commence sur une envolée d'aldéhydes (les colombes du flacon !) ainsi que de bergamote, très légères, vite rattrapée par des notes plus puissantes d'oeillet qui « orientalisent » un peu la fragrance. Je pense que des notes de clous de girofle on été également ajoutées pour donner plus de puissance à la création. Puis vient ce bouquet floral absolument divin, de roses, jasmin, gardénia, ylang ylang et voir même de lys et de violette (que je devine). L'Air du Temps est selon moi le meilleur exemple de ce qu'est cet accord bouquet floral justement (ce serait d'ailleurs plus un bouquet de mariée qu'un simple bouquet décoratif posé sur une commode dans un coin). Et les notes de fond sont musquées et moelleuses : de la vanille en très faible dose, de l'iris, un peu de santal et surtout une débauche de muscs qui fait dire que ce parfum n'est pas si innocent que ce que son flacon (Lalique) laisse présager. C'est beau, doux, et féminin. Un grand parfum floral.



Mais un grand floral qui, malheureusement appartient aussi au passé puisque, malgré son succès, il a été victime d'un reformulation plus que honteuse qui l'a TOTALEMENT dénaturé. Je ne sais d'ailleurs pas si celle-ci provient d'ingrédients maintenant interdits ou de la volonté de lifter le parfum afin de le rendre plus « moderne », « accessible ». Quoiqu'il en soit, le lifting a été fait et c'est une belle catastrophe. Un peu comme si on avait proposé une opération de chirurgie esthétique à une vieille femme encore très belle et que celle-ci se serait retrouvée avec un de ces visages inexpressifs et sans âme que l'on croise chez les personnes accro à la chirurgie.



Donc, qu'est-ce qui ne va pas avec la reformulation ?



Et bien,on a toujours cette envolée d'aldéhydes, mais un peu plus plate que l'originale. Ensuite, je trouve que les notes épicées d'oeillet sont beaucoup moins puissantes et moins denses que l'original. Mais le gros du massacre a été commis dans les notes de coeur et de fond. Cet accord bouquet floral semble avoir été remplacé par un simple accord de fleurs blanches : on sent beaucoup moins la rose et ces notes de violette et de lys. Restent le jasmin (un peu trop épuré) et le gardénia. Un peu triste, je trouve. Quant au fond, il semble être noyé dans une note de muscs lessiviels un peu trop synthétiques à mon goût, en omettant les autres notes de santal, vanille et iris qui manquent de relief et de présence. J'ai l'impression que le parfum a été balancé dans une énorme marmite de flotte et qu'il en est ressorti en ayant à peu près autant de saveur qu'un morceau de mauvaise viande bouillie (sans rien !). Sans compter sa tenue très mauvaise, du moins pour l'eau de toilette. Une grosse, grosse déception.



Et puis, il faut bien dire que, de nos jours, on a vraiment l'impression que les parfums Nina Ricci atteignent les tréfonds de l'enfer : Nina, Ricci Ricci … Quel gâchis pour une maison qui avait autrefois tant de panache. Maintenant, on dirait juste le fournisseur officiel des jeunes filles en manque de glucose (et si seulement les parfums Nina Ricci pouvaient être les seuls responsables de ces fragrances diabétogènes !).



Donc si vous avez la chance de mettre la main sur une édition vintage de ce parfum, c'est une occasion à ne pas manquer.

lundi 7 juin 2010

sport

A quelques jours de la coupe du monde de football (qui est le cadet de mes soucis, d'ailleurs), j'aimerais faire part de mon opinion sur le sujet.

Jacno, Le Sport

dimanche 6 juin 2010

sex pistols



Is this the scent of anarchy ?


Le 12 juillet sortira chez Sephora un parfum Etat Libre d'Orange exclusif inspiré par les Sex Pistols. La fragrance, sobrement intitulée Sex Pistols, a été composée par le nez Mathilde Bijaoui à qi l'on doit déjà Like This (toujours chez ELO, sorti au mois de mars), Lily and Spice de Penhaligon's ainsi que le Cédrat chez Roger & Gallet.
Ce parfum se veut inspiré par l'esprit de rébellion du punk anglais et, conformément à la tradition de chez ELO, en rupture avec les codes de la parfumerie moderne. La composition contiendrait donc, d'après la description officielle une note de tête de citron et d'aldéhydes, suivi de notes de d'ambrette, de poivre noir, d'héliothrope (ça ne fait pas très « rebelle » pour moi, mais bon …), de patchouli et de cuir.


Je ne peut pas ici me prononcer sur la fragrance en elle-même que je n'ai pas encore sentie. Mais il est légitime de s'interroger sur l'opportunité choisie par Etat Libre d'Orange de sortir un parfum en exclusivité chez Sephora.
En soi, l'idée n'est pas mauvaise : distribuer des marques niches dans une enseigne de grande distribution parfumée est un bon moyen pour une marque niche de se faire connaître. On peut par exemple trouver un choix de créations Serge Lutens chez Sephora également. Pour ELO, ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'un de leur parfum est distribué chez cette enseigne : on se souviendra qu'en 2007 déjà ils avaient sorti en exclusivité Noël au Balcon, une fragrance honnête et agréable mais qui n'avait pas l'aura d'un Vierges et Toreros (ce parfum est disponible à la boutique rue des Archives). Ils avaient d'ailleurs renouvelé l'expérience l'année d'après avec Bendelirious, un très bel iris avec un accord de champagne et de cerise en note de tête, et ce pour le grand magasin new-yorkais Bendel. ELO n'en est donc pas à sa première collaboration avec une grande enseigne de distribution.


Cependant, je trouve regrettable que, dans cette hypothèse, ils continuent à clamer haut et fort leur singularité, leur volonté de rupture alors que de part le choix de leur inspiration (les Sex Pistols, mais je reviendrais là-dessus plus tard) et leur mode de distribution, ils se rapprochent de plus en plus d'un produit mainstream et sans âme. Et, je trouve, c'est bien dommage d'adopter une attitude hypocrite (après, je le répète, je n'ai PAS senti cette fragrance donc je suis incapable de juger de sa valeur).



Tout d'abord, ce choix d'une égérie punk. Le punk n'existe pas et n'a jamais existé, et s'en revendiquer -à l'heure actuelle en plus- lorsqu'on a plus de 16 ans, c'est un peu minable. Lorsqu'on a 14 ans et qu'on fait du bruit pour énerver ses parents c'est touchant, mais après, c'est simplement pathétique.
Ensuite, n'importe quelle personne possédant une culture musicale basique est au courant que les Sex Pistols ne sont qu'une création du docteur Frankenstein qu'était Malcolm McLaren et que l'énergie musicale de ces années n'a rien à voir avec ce groupe de pantins. Lorsqu'on écoute ne serait-ce qu'un peu attentivement Never Mind The Bollocks, on se rend bien compte que cet enregistrement n'est pas l'oeuvre spontanée d'un quelconque génie musical mais qu'il s'agit juste d'un production bien léchée avec 14 couches de Les Paul. Cet album de plus n'est sorti qu'à la fin de ce soit-disant mouvement punk (en octobre 1977 pour être précise) alors qu'à l'époque il y avait des trucs bien plus excitants qui existaient. Donc voilà, pour capter cette idée de rebellitude, il y avait de meilleurs choix à faire.
Je ne sais pas, peut-être que d'un aspect purement esthétique, ce côté punk leur plaît, les Sex Pistols étant plus des égéries rock'n'roll qu'autre chose (et le rock'n'roll, ça se vent bien, surtout lorsqu'il ne s'agit PAS de musique).


Et puis, pour dire les choses, c'est un groupe qui se vent en passant son temps à se reformer et faire des concerts pour remplir leurs caisses. Je ne saurait dire si l'initiative vient de ELO et qu'elle a été approuvé immédiatement par les Pistols par manque d'argent ou pour toute autre raison mais je doit dire que cet aspect ultra marketing ne me plaît pas du tout.


C'est sûr, ce parfum semble plutôt se destiner à l'ado de 15 qui fait son rebelle et qui achète l'accessoire qui manquait à sa panoplie plutôt qu'à la clientèle qu'ils semblent parfois viser. C'est à dire celle de bobos à t-shirt vintage et barbe de 3 jours qui lisent les Inrocks et qui se prennent pour des libertins simplement parce que leur parfum s'appelle Sécrétions Magnifiques (qu'ils ont d'ailleurs choisi pour le nom) et qu'ils ont failli participer à une orgie. (Désolée, j'adore réduire les gens à des stéréotypes sociologiques).


A vrai dire, ils auraient été plus crédibles en utilisant le Velvet Underground qui, en plus de bien se vendre (et de faire de la bonne musique, il faut avouer), a un côté plus intello et plus … underground. Qui serait parfait en égérie réconciliant le côté sexe de Etat Libre d'Orange (leur chanson Venus in Furs serait selon moi une inspiration parfaite pour un nouveau parfum), le côté intello snob des bobos et grand public des clients Sephora (du moins les porteurs de mèches et de jeans slim).


Succès marketing, certainement. Après, j'attends ce que me dira mon nez.