mardi 27 avril 2010

(...)

En fait, avec toutes les conneries que je balance sur cette page, je me demande si ce ne serait pas plus judicieux de créer une page pour tous les trucs autre que "parfum".
Oui mais ...
Je me dis que si je venais à écrire un article sur, je ne sais pas, la peinture de paysages pendant la période romantique, celle-ci pourrait avoir de toutes façon avoir sa place parmi les parfums. Parce que les différentes formes d'art s'inspirent les unes les autres. Parce que les cloisons imposées par la classification traditionnelle des différentes formes d'art s'avère être parfois totalement désuète. Parce que la critique de parfum, et la compréhension du monde de la parfumerie fait appel au langage imagé et au langage musical. Et parce qu'il faut pouvoir avoir une vision globale sur les différentes formes d'art (et sur d'autres choses qui n'ont absolument rien à voir, simplement parce qu'elles m'amusent), je continuerai mes posts divers et variés.

mardi 20 avril 2010

classic with a twist

Les Kinks comptent parmi les très rares groupes de pop qui parviennent à être très classe tout en restant sympathique aux yeux de leurs fans (dont moi). En effet, un groupe trop bien habillé sera toujours soupçonné de promouvoir le style qu'il arbore plutôt que sa propre musique. Le style rock par exemple et sa fashion icône Pete Doherty sont de purs produits de consommation. Je reviendrai certainement sur cette idée dans un prochain article.
Mais revenons plutôt à cette formidable décennie des sixties où un groupe ne pouvait fonctionner que s'il proposait de la bonne musique.




Les Kinks, meilleur groupe anglais du milieu des années 60 ? Ils devaient rivaliser avec les Beatles, c'est vrai, mais ce sont eux qui, selon moi, ont sorti les meilleurs singles de la période 1966-1968. Enfin je m'intéresse ici surtout à leur look ultra-mods british, limite néo-dandy.
Comme par exemple avec ces vestes de chasse à courre, importables mais élégantes.




Ou encore ces pantalons en tweed (avec le pli au milieu, très important le pli au milieu !).
J'aime beaucoup la cravate en tricot de Pete Quaife portée avec cette chemise à petit col. Pete Quaife reste quand même le "King of The Mods", l'élément le plus classieux du groupe, et ce malgré le charisme des frères Davis.





Pantalons étroits feu de plancher, forcément portés avec des Chelsea Boots.
Le problème avec les Chelsea Boots aujourd'hui, c'est que la plupart d'entre elles sont trop pointues (elles sont plus orientées dans une optique rockabilly que pop classieuse), et donc importables. Associées à cette mode des frocs moulants, l'ensemble obtenu est à se suicider à cause d'un manque d'élégance proprement effroyable.
Rien de tel ici : l'équilibre de la silhouette est parfait.

Les Kinks, fashion icônes des années 60.

mercredi 14 avril 2010

brad




Non, je ne parlerai pas de Brad Pitt, mais d'un autre Brad, un grand acteur injustement méconnu. Il s'agit de Brad Davis.

Brad Davis est un acteur américain qui s'est illustré dans deux très grands films (que je recommande vivement), à savoir Midnight Express et Querelle (ein Pakt mit dem Teufel).
Et ... c'est tout, ou presque. Cependant, il serait dommage de l'oublier, car ces deux films reposent presque intégralement sur la force qu'il arrive à insuffler au personnage qu'il incarne.

In concreto, je vais me baser uniquement sur Querelle, qui, des ceux films susmentionnés, est celui que j'ai le mieux aimé (et puis Midnight Express est un film qui a de nombreux fans, lesquels livreront une critique beaucoup plus pertinente que la mienne). Querelle (1982) est l'adaptation par le génialissime réalisateur allemand Rainer Werner Fassbinder d'un roman de Jean Genet, Querelle de Brest, paru en 1947.
Il raconte l'histoire de Georges Querelle, un matelot débarquant dans le port de Brest, dont la beauté fascine hommes et femmes. Querelle est un meurtrier, c'est ce qui fait sa beauté. L'intrigue en elle-même n'a pas d'importance, elle se résumerait à celle d'un vulgaire roman de gare: c'est l'écriture de Genet, très imagée, crue et poétique, qui en fait la grâce (Querelle est maintes fois comparé à l'ange de l'Apocalypse). L'intérêt du film repose sur la transposition de l'univers très particulier de Jean Genet par Fassbinder, et de l'incarnation de ce personnage par Brad Davis. Le charme de Querelle repose sur l'harmonie du physique et du jeu de Davis : une sature trapue et très musclée, presque phallique, un sourire extrêmement subtil, et une ironie dans le regard alliés à une gestuelle harmonieuse, certains mouvements se faisant presque féminins, séducteurs. Un être étrange, purement sexuel.



Il faut bien évidement voir le film pour le comprendre. je ne peux que vous le conseiller. Ce film baigne dans une atmosphère moite, suffocante, où la mort rôde, mais d'une façon vicieuse, sous les traits de la séduction. A voir également, Jeanne Moreau en patronne de bordel chantant Each Man Kills the Things He Loves (les paroles de cette chanson sont en réalités des vers extraits de La Ballade de la Geôle de Reading, écrits par Oscar Wilde lorsqu'il y était emprisonné). Et puis c'est le dernier film de Rainer Werner Fassbinder, qui est mort avant d'avoir terminé le montage, ce qui lui donne une dimension crépusculaire, dimension accentuée par la mort de Brad Davis peu après. Pour les fans de Fassbinder de la grande époque (Lili Marleen, Le Mariage de Maria Braun), celui-ci peut s'avérer extrêmement déconcertant, de part l'éclairage jaune-orangé choisi que par les décors, un énorme plateau représentant un Brest de carton-pâte, un décor de théâtre idéal. Enfin, certaines scènes sont très explicites (le film était d'ailleurs interdit aux moins de seize ans à sa sortie en salle).


Enjoy !

mardi 13 avril 2010

déclaration esthétique


"The artist is the creator of beautiful things.

To reveal art and conceal the artist is art's aim.

The critic is he who can translate into another manner or a new material his impression of beautiful things.

The highest as the lowest form of criticism is a mode of autobiography. Those who find ugly meanings in beautiful things are corrupt without being charming.

This is a fault.

Those who find beautiful meanings in beautiful things are the cultivated. For these there is hope.

They are the elect to whom beautiful things mean only beauty.

There is no such thing as a moral or an immoral book. Books are well written, or badly written.

That is all.

The nineteenth century dislike of realism is the rage of Caliban seeing his own face in a glass.

The nineteenth century dislike of romanticism is the rage of Caliban not seeing his own face in a glass.

The moral life of man forms part of the subject-matter of the artist, but the morality of art consists in the perfect use of an imperfect medium. No artist desires to prove anything. Even things that are true can be proved.

No artist has ethical sympathies.

An ethical sympathy in an artist is an unpardonable mannerism of style. No artist is ever morbid. The artist can express everything.

Thought and language are to the artist instruments of an art.

Vice and virtue are to the artist materials for an art.

From the point of view of form, the type of all the arts is the art of the musician.

From the point of view of feeling, the actor's craft is the type.

All art is at once surface and symbol.

Those who go beneath the surface do so at their peril.

Those who read the symbol do so at their peril.

It is the spectator, and not life, that art really mirrors.

Diversity of opinion about a work of art shows that the work is new, complex, and vital.

When critics disagree, the artist is in accord with himself.

We can forgive a man for making a useful thing as long as he does not admire it. The only excuse for making a useless thing is that one admires it intensely.

All art is quite useless."

Oscar Wilde, The Picture Of Dorian Gray